FICHE MATIER PUERICULTRICES

Les puéricultrices exercent une mission pédagogique importante dans l'encadrement des tout-petits :
 développement physique et mental,
 premières règles d'hygiène,
 adaptation à la vie en société…
Nombreuses sont les petites filles qui veulent « s’occuper de bébés» quand elles seront grandes. Le métier de puéricultrice est donc le prolongement très vivant de leurs jeux de poupées. Mais, suffit-il d’aimer les enfants ou d’avoir «l’instinct maternel» pour s’occuper d’enfants ?
Non, évidemment. La puériculture ne se résume pas à jouer à la poupée avec des bébés de 0 à 3 ans. Même si la qualité du contact affectif établi avec le bébé constitue une part fondamentale de ce métier, celui-ci consiste avant tout en l’accomplissement d’une fonction éducative.
S’il lui incombe de langer et de soigner bébé, la puéricultrice accompagne surtout l’enfant dans son développement :
- Elle lui apprend à parler, à marcher, à devenir propre, à manger convenablement et à lui faire découvrir le monde qui l’entoure.
- Elle l’initie au respect des règles qui permettent de vivre entre tout-petits et plus tard, en société.
- Elle doit accueillir chaque enfant comme s’il était le seul, dans le climat sécurisant que nécessite le passage délicat du cocon familial à la cohabitation avec autrui.
- La puéricultrice doit dépasser la simple observation de l’enfant et être attentive à ce qu’il est et à ce qu’il vit, alors qu’il n’à pas encore les mots pour l’exprimer.
Il est aussi fondamental que la puéricultrice établisse une relation privilégiée avec les parents, parfois inquiets. Elle doit les rassurer sur le fait que leur bébé est heureux dans une collectivité et qu’elle est une professionnelle qui ne leur «volera» pas leur petit. Il lui faut écouter les parents et respecter leur intervention sans leur donner toute la place.

La mission éducative de la puéricultrice suppose un travail énorme, des compétences sociales et intellectuelles, mais aussi une formation qui réponde aux besoins spécifiques de cette profession, très exigeante humainement, nerveusement et psychologiquement.

Savoir-faire :
- Capacité à travailler en équipe ;
- Grand sens relationnel et capacités communicationnelles : avec les tout-petits évidemment, mais aussi afin d’établir un dialogue optimal avec les parents ;
- Ordre et méthode : afin de rythmer les activités de la journée sans se laisser déborder (repas, changements de langes, bains, …).

Savoir-être :
- Bon contact avec les enfants et pédagogie : il va sans dire qu’une puéricultrice doit aimer les enfants et développer une réflexion pédagogique ;
- Bonne condition physique et résistance au stress : afin de faire face toute la journée a des petits bouts qui gigotent, crient, pleurent, …
- Curiosité envers l’enfant et compréhension de ses besoins ;
- Débrouillardise et dynamisme ;
- Dévouement et altruisme ;
- Disponibilité ;
- Equilibre personnel ;
- Hygiene irréprochable ;
- Imagination et sens créatif : afin de bricoler certains jeux et, parfois, d’aménager les locaux si le manque de moyens du lieu d’accueil l’exige ;
- Patience, tolérance et douceur ;
- Psychologie : notamment afin de bien gérer la séparation entre l’enfant et sa maman, souvent vécue comme une étape délicate ;
- Sens de l’observation : afin de rendre compte de l’évolution de l’enfant (progres, interactions avec les autres, sommeil, caprices, …), mais aussi afin de déceler toute difficulté d’apprentissage ou tout symptôme de maladie ;
- Vigilance : afin d’anticiper le danger et d’éviter tout incident.

Titres requis :
Consulter la rubrique appropriée.

Cadre professionnel :
Les puéricultrices s’occupent généralement d’enfants de zéro à six ans dans différents milieux professionnels :
1) Les milieux d’accueil subventionnés par l’O.N.E.

Les milieux d'accueil habituels contrôlés et subsidiés par l'O.N.E. sont les crèches, les pré - gardiennats et les Maisons Communales d'Accueil de l'Enfance .

• LA CRECHE est un milieu d'accueil destiné aux enfants de zéro a trois ans. Capable d'accueillir entre 18 et 48 enfants, parfois plus si dérogation, la crèche est ouverte au moins 10 heures par jour, du lundi au vendredi, 220 jours par an. Les frais demandés aux parents sont liés au revenu mensuel net du ménage.
Certaines crèches sont publiques et leur pouvoir organisateur est une commune ou un CPAS. D’autres sont privées et, dans ce cas, leur pouvoir organisateur doit être constitué en A.S.B.L. La majorité des crèches est agréée par l’O.N.E.; elles reçoivent des subsides. Elles offrent des garanties de sécurité, d’hygiène et un personnel qualifié.
Au sein d’une crèche, une puéricultrice assure les fonctions suivantes :
- Fonctions sanitaires : la puéricultrice habille, lave et nourrit les enfants ;
- Fonctions éducatives : la puéricultrice utilise différentes techniques pédagogiques qui favorisent l’éveil de l’enfant (lecture, chant, danse, musique, jeux, psychomotricité, etc.) ;
- Fonctions administratives : la puéricultrice collabore avec l’équipe à la constitution et à la gestion de dossiers pour chaque enfant.

• LE PREGARDIENNAT est un milieu d'accueil destiné aux enfants de dix-huit mois à trois ans. Capable d'accueillir entre 18 et 48 enfants (parfois plus si dérogation), le pré - gardiennat est ouvert au moins 10 heures par jour, du lundi au vendredi. Les frais demandés aux parents sont liés au revenu mensuel net du ménage. Le pouvoir public organisateur peut être la commune, le CPAS ou une A.S.B.L. L’enfant y sera progressivement orienté vers l’apprentissage de la propreté et vers l’apprentissage scolaire. Plusieurs activités incitent au développement du langage et a l’autonomie corporelle.
Au sein d’un pré - gardiennat, les fonctions de la puéricultrice sont similaires à celles d’une puéricultrice en crèche et sont adaptées au niveau du développement de l’enfant.

• LA MAISON COMMUNALE D'ACCUEIL DE L'ENFANCE (M.C.A.E.) est un milieu d'accueil destiné aux enfants de zéro a six ans. Capable d'accueillir entre 12 et 24 enfants, la M.C.A.E. est ouverte 10 heures par jour, 5 jours par semaine et 220 jours par an. Les frais demandés aux parents sont liés au revenu mensuel net du ménage.
Le pouvoir organisateur peut être soit un pouvoir public soit une A.S.B.L. ayant une convention avec la commune. Ce milieu d’accueil, comme tout milieu d’accueil, doit élaborer un projet d’accueil (conformément au Code de Qualité) en y associant le personnel et en concertation avec les parents.
En outre, il doit engager du personnel social qualifié, dont des puéricultrices (minimum 2 ? ).

Hélas, les puéricultrices trouvent difficilement un emploi dans ces milieux professionnels. Mais leurs perspectives d’emploi vont s’améliorer de manière significative à court et moyen terme.
Plusieurs centaines de places sont programmées à courte échéance dans les milieux d’accueil en collectivité subventionnés par l’Office (crèches, pré - gardiennats et MCAE) et 10.000 nouvelles places sont prévues pour 2010. Il s’agit d’une situation paradoxale compte tenu de la demande croissante d’accueil d’enfants. Tous les parents s’accordent pour regretter le manque de places dans les différentes structures d’accueil.
Trouver un milieu d’accueil pose un réel problème aux parents qui ont fait le choix de travailler tous les deux et nombreux sont ceux qui recherchent une solution dès l’annonce de la grossesse.
Les parents peuvent inscrire leur enfant à partir du troisième mois de grossesse révolu, par souci d’égalité entre parents. Ces recherches demeurent parfois sans succès et certaines mamans sont contraintes d’abandonner leur carrière professionnelle faute d’avoir trouvé un milieu d’accueil pour bébé !
Puisse cette prise de conscience améliorer quelque peu les perspectives d’emploi des puéricultrices. Il s’agit la d’un choix éminemment politique devant prendre en compte les mutations sociologiques et économiques de notre société.

2) Les milieux d’accueil non subventionnés

• LA MAISON D'ENFANTS est un milieu d'accueil habituel contrôlé par l'O.N.E. et destiné aux enfants de moins de sept ans. Capable d'accueillir entre 9 et 24 enfants (parfois plus si dérogation), la maison d'enfants est ouverte selon des horaires fixés par la directrice.
Les frais demandés aux parents sont également fixés par la direction en accord avec les parents. Le pouvoir organisateur peut être un pouvoir public (une commune, un CPAS) ou une personne privée.

• Les HALTES-GARDERIES et autres «HALTES-ACCUEILS» sont des milieux d'accueil occasionnels. Elles constituent des formules d'accueil a la demande, pour quelques heures dans la journée ou en présence de parents.

3) Les milieux d’accueil en internat

Centres pour enfants placés, I.M.P. (Instituts Médico-Pédagogiques), etc.

4) L’accueil spécialisé

Depuis 2002 , l’appellation «services d’accueil spécialisé» remplace celles de «centres d'accueil» et «pouponnières». Ces services couvrent une tranche d'âge pouvant aller de zéro a douze ans (maximum) et accueillent des enfants, soit avec une prise en charge privée (subsidiée par l'O.N.E.), soit avec une en prise en charge relevant des services de l'Aide à la Jeunesse. Le plus souvent, les deux types de prise en charge coexistent.

5) L’enseignement

L’enseignement (ordinaire et spécial) engage des puéricultrices afin d’aider les instituteurs dans l’organisation des activités.

• ECOLE MATERNELLE

Un certain nombre de puéricultrices assistent les institutrices maternelles dans les jardins d’enfants. Dans certaines écoles maternelles, les puéricultrices sont parfois engagées pour des fonctions parascolaires (accueil et garderie).

• ENSEIGNEMENT SPECIAL

Chaque établissement d’enseignement spécial dispose d’un capital - périodes lui permettant d’engager du personnel paramédical (puéricultrice, infirmière, kinésithérapeute, logopède). En fonction de la population scolaire de l’école et du type d’handicap des enfants, le pouvoir organisateur choisit la ou les fonctions qui seront remplies de préférence et engage à cet effet le personnel paramédical adéquat dans les limites fixées par le capital - périodes.

Les puéricultrices qui sont engagées dans l’enseignement spécial veillent surtout à l’autonomie corporelle des enfants et à la distribution des repas. Elles assurent également un rôle d’encadrement des institutrices pour différents jeux et activités…
Elles sont engagées dans les différents niveaux d’enseignement (maternel et primaire), mais également au niveau secondaire pour les enfants rencontrant un handicap mental modéré ou sévère ou des déficiences physiques.
La plupart des écoles d’enseignement spécial emploient en moyenne une puéricultrice.

• STATUT DES PUERICULTRICES DANS L’ENSEIGNEMENT

Le Gouvernement de la Communauté française vient d’adopter (novembre 2003) l'avant-projet de décret qui offre un statut plus favorable aux puéricultrices exerçant dans l’enseignement. Un peu plus de 600 puéricultrices exercent actuellement dans les écoles en Communauté française.
Elles épaulent les institutrices maternelles dans les classes, prenant particulièrement en charge soins, hygiène et repas, et elles les remplacent 2h par semaine.
Le texte prévoit un statut proche de celui du personnel enseignant (même si elles restent ACS) et fixe leurs droits et devoirs. D'autre part, il garantit que le nombre de puéricultrices présentes dans les écoles maternelles ne pourra à tout le moins jamais diminuer par rapport à la situation existante lors de l'année scolaire 2003/2004. Le texte instaure un mécanisme complet en vue d'assurer la stabilisation des puéricultrices d'une année scolaire à la suivante.

6) En milieu hospitalier

Afin d’encadrer le personnel infirmier, des puéricultrices sont engagées dans les hôpitaux (maternités, services de néonatalogie, de pédiatrie, …). Elles ne peuvent évidemment pas se substituer aux infirmières qui sont les seules qualifiées pour poser des actes infirmiers.
Le rôle de la puéricultrice se situe essentiellement au niveau des soins hygiéniques et alimentaires : bains et soins aux bébés, préparation des biberons, aide a l’allaitement maternel, service des dîners, …
Tout en entourant la maman pour ces différents soins, elle contribue également à stimuler une relation mère / enfant épanouissante.

Enfin, même si les puéricultrices ont été peu formées pour s’occuper des personnes âgées, il n’est pas rare de les rencontrer dans des services de gériatrie, des maisons de repos ou encore pour renforcer les services de soins a domicile en parallèle avec les assistantes familiales et sanitaires.